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Grégoire Bireau : entre dépassement et engagement, parcours d’un champion

Alors que tous ses amis avaient choisis le foot ou le basket, enfant, Grégoire Bireau décide de se tourner vers l’aviron, « pour sortir du lot » dit-il. Un choix qui s’avère payant. Après une première médaille nationale à 15 ans, Grégoire rejoint le pôle espoir de Toulouse en 2020 et est sélectionné en équipe de France des moins de 23 ans en 2021. C’est en 2022 que sa vie prend un tournant inattendu. De l’accident à la médaille olympique, retour sur le parcours de Grégoire Bireau, médaillé olympique du quatre barré mixte PR3 en para-aviron aux derniers Jeux de Paris 2024.


© Stéphane Benaïm


L’amour du sport plus fort que tout


A l’origine, Grégoire Bireau ne s’était pas forcément projeté dans une carrière d’athlète de haut niveau. Sa médaille à 15 ans lui ouvre la voie. « J’ai commencé à me prendre au jeu au fur et à mesure des compétitions qui étaient à un niveau toujours plus intense : régional, national puis international. » En 2021, Grégoire faisait partie des espoirs les plus prometteurs de l’aviron français. Mais, en 2022, une partie de sa vie bascule. « J’ai eu un accident, alors que j’entamais une formation d’entraîneur d’aviron. J’étais à bord d’un bateau, je suis tombé à l’eau et l’hélice du bateau à moteur est passée sur mon bras » se souvient Grégoire Bireau. Il est alors emmené à l'hôpital pour être opéré : « J’ai tout de suite relativisé, je n'ai pas été amputé. L’hélice aurait pu me faire perdre mon bras ou la vie. Suite à cette opération, la première question que j’ai posée au chirurgien était de savoir quand est-ce que j’allais pouvoir reprendre le sport. » Les médecins annoncent alors à Grégoire qu’il devra attendre à minima un an avant de reprendre une activité sportive. Après avoir entamé une rééducation quotidienne, avec force et détermination, l’athlète sera de nouveau sur l’eau 4 mois, jour pour jour, après son accident.

Une course pour la médaille olympique


Sport d’endurance et de force, l’aviron pousse au dépassement : « Notre épreuve est la même que celle des valides. Il y a 6 bateaux au départ et 2000 mètres à parcourir. Dans les 200 derniers mètres je ne vois plus rien, je n’entends plus rien. Dès qu’on franchit la ligne d’arrivée, le premier sentiment qui nous traverse c’est le soulagement d’avoir fini. Le corps est vraiment poussé dans ses retranchements ». La finale paralympique du 1er septembre restera gravée à jamais dans la mémoire de Grégoire. Grâce à leur temps, 7:03.11 Grégoire Bireau et ses quatre coéquipiers, remportent une médaille de bronze aux Jeux Paralympiques de Paris 2024… avec 6 centièmes d’avance seulement sur les 4e. « Lorsque nous passons la ligne d’arrivée, nous ne savons pas que nous sommes médaillés. L’écart avec les 4e est extrêmement faible. Commence alors l’attente. Ces 45 secondes, à fixer l’écran, ont été extrêmement longues. Et lorsqu’on a vu que nous étions 3e, la joie à exploser. C’est l’aboutissement de nombreuses années d’entraînement et de travail. Notre objectif à Paris 2024 n’était pas la médaille, mais de franchir la ligne d’arrivée de la finale sans aucun regret. Non seulement nous n’en avons pas eu mais en bonus nous repartons avec une médaille ». Avec sa médaille olympique autour du coup, le para-athlète se réjouit du coup de projecteur que ces Jeux ont permis de mettre sur son sport : « L’aviron est un sport plutôt méconnu, le para-aviron plus encore. Nous ne connaissons pas la célébrité. Lors des Jeux Paralympiques, 15 000 personnes étaient présentes pour assister aux épreuves et nous soutenir, du jamais vu. »


Un engagement au sein de la Police Nationale


Réunissant plus de 60 athlètes de haut niveau, la Mission Sport de la Police, s'est donnée pour feuille de route de favoriser la pratique du sport pour l’ensemble du personnel et faire du sport un levier de rayonnement et de recrutement. Grégoire Bireau a rejoint le dispositif quelques mois avant les Jeux. « Aucun membre de ma famille ne fait partie de la Police mais lorsque l’Agence nationale du Sport a proposé un poste de réserviste citoyen au sein de l’institution j’ai sauté sur l’occasion. C’est un rêve d’enfant de représenter la Police nationale et j’en suis très fier. L’équipe Police nationale est très soudée, ce qui permet de se soutenir au quotidien car dans le sport de haut-niveau il n’y a pas que les performances. Pouvoir échanger les uns avec les autres nous fait relativiser et prendre conscience que notre médaille est vraiment exceptionnelle. Par ailleurs, cela nous permet aussi de découvrir d’autres sports et d’autres métiers au sein de la Police » se réjouit Grégoire et d’ajouter : « A travers mon sport, je veux donner une image positive de la Police nationale, du ministère de l’Intérieur et de la sécurité. Ces Jeux olympiques et paralympiques ont été une grande réussite d’un point de vue sportif comme sécuritaire, c’est important de le rappeler ».

Objectif : LA 2028


Après ce rêve éveillé qu’ont été les Jeux Paralympiques de Paris 2024, Grégoire s’est immédiatement re-lancé un défi qu’il a terminé il y a quelques jours seulement alors même qu’il est en vacances : « Avant de vouloir participer aux Paralympiques je souhaitais traverser les Pyrénées à vélo. Alors, je l’ai fait. En 6 jours » précise l’athlète. « Los Angeles 2028 se profile, c’est indéniable. Mais l’échéance est lointaine. Je ne fais pas d’entraînement intensif pour garder le plein d’énergie. L’aviron requiert une énorme charge de travail et d’entraînement. Je prends le temps de souffler car il ne faut pas brûler le processus d'entraînement requis par l’aviron » conclut, plein de sagesse, Grégoire Bireau.

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